Journée d’études: comment former à l’indépendance au cours des études médicales?

 

 

Suite à la remise du Prix Prescrire 2015 au livret des étudiants en médecine de la Troupe du Rire intitulé “Pourquoi garder son indépendance face aux laboratoires pharmaceutiques ?”, nous avons souhaité organiser une journée d’études visant à rassembler les acteurs (étudiants, enseignants, doyens, chercheurs, syndicats, etc.) intéressés par la question de la formation à l’indépendance dans les études médicales.

Le but de cette journée est aussi de mutualiser des expériences pédagogiques et de voir dans quelle mesure le programme d’enseignement proposé par l’American Medical Student Association (AMSA) pourrait servir de document de référence pour favoriser l’essor de cette problématique au sein de la formation initiale en France.

L’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (ANEMF) travaille actuellement à l’appropriation de ce document qui est à nos yeux une proposition très concrète et précieuse qui mériterait d’être collectivement discutée.

La journée a eu lieu le samedi 30 avril 2016 dans les locaux de Prescrire à Paris.

 

Liens vers les vidéos de la journée

videos rencontre formation indep 30 avril 2016

Ensemble des vidéos

9h30 – 10h – État des lieux de la formation initiale en médecine en matière d’indépendance :

Pierre Frouard, Paul Scheffer

10h – 11h – Présentation de la campagne Just Medicine états-unienne et des initiatives étudiantes en France :

Paul Scheffer,

Raphaël Dachicourt (ANEMF),

Marica et Karim (La Troupe du Rire),

Emilie Frelat (SNJMG),

Etienne Foisset, médecin généraliste auteur d’une thèse en médecine sur l’impact de la visite médicale sur les prescriptions.

Questions et témoignages du public

11h – 12h – Initiatives pédagogiques existantes en France :

Introduction,

Solène Lellinger (Strasbourg),

Jonathan Simon (Lyon),

Nicole Bornsztein, maître de stage,

Pierre Frouard (Rennes).

Questions et témoignages du public

12h-12h20 – Synthèse subjective de la matinée par un « Grand témoin » :

Luigi Flora – Docteur en sciences de l’éducation, spécialiste de la question des patients formateurs.

14h – 15h – Quelle utilisation possible du manuel d’enseignement OMS/HAS “Comprendre et répondre à la promotion de l’industrie pharmaceutique et y répondre” et des autres ressources pédagogiques existantes ?

Pierre Chirac (Prescrire),

Armel Sevestre (Formindep),

Paul Scheffer.

Questions et témoignages du public

15h – 16h – Dans quelle mesure le programme d’enseignement proposé par l’AMSA (Just Medicine Curriculum) peut servir de document de référence pour développer la formation à l’indépendance en France?

Paul Scheffer,

Raphaël Dachicourt (ANEMF).

Anecdote, questions et témoignages

16h – 17h – Quel développement possible de la formation à l’indépendance en médecine ?

Introduction

Table ronde avec

Corentin Lacroix (ISNAR),

Guillaume Ah-Ting (ISNI).

Questions et témoignages du public

17h-17h20 – Synthèse subjective de l’après-midi par un « Grand témoin » :

Jean Jouquan – Ancien vice-doyen aux études médicales de l’Université de Brest, et rédacteur en chef de la revue Pédagogie médicale.

 


Paul Scheffer
Doctorant en sciences de l’éducation (Paris8/EXPERICE)
Administrateur du Formindep

Pierre Frouard
Médecin, enseignant, membre de Prescrire

Programme journée de formation à l’indépendance 30 avril 2016 Paris


MAJ 1/5/16

Retour : Première journée nationale consacrée à la formation à l’indépendance dans les études médicales


Une journée organisée par Pierre Frouard, médecin, enseignant, membre de Prescrire et du Formindep, ainsi que Paul Scheffer, doctorant en sciences de l’éducation, membre du Formindep.

 

le 30 avril 2016 dans les locaux de la revue Prescrire

Samedi 30 avril 2016 une soixantaine d’invités se sont réunis à Paris à l’occasion de la première journée nationale consacrée à la formation à l’indépendance dans les études médicales.

Une influence néfaste des firmes pharmaceutiques, dès l’université. En France comme ailleurs, les firmes pharmaceutiques dépensent une part importante de leur budget en promotion, dans un contexte marqué depuis des années par une panne de l’innovation. Les risques liés à une utilisation inappropriée des médicaments sont pourtant bien connus : surmortalité et effets indésirables graves liés à une utilisation inappropriée des médicaments ; scandales sanitaires à répétition (Vioxx°, Mediator°, pilules de “3e” génération, etc.).

Les firmes sont omniprésentes dans l’ensemble de la formation des médecins, dès l’université, principalement sur les lieux de stage hospitaliers. De nombreuses études ont montré que cette présence des firmes à l’université influe négativement sur la prescription ultérieure, à la fois qualitativement et quantitativement. L’implication des firmes dans la formation est souvent perçue comme une norme acceptable est son influence souvent minimisée voire niée.

Des étudiants mal préparés. Les facultés de médecine ont la responsabilité de former les futurs médecins à bien prescrire. La place centrale qu’occupe les médicaments (et les dispositifs médicaux) dans la prescription médicale devrait conduire les facultés non seulement à mieux former les étudiants à l’utilisation rationnelle des médicaments, mais aussi à les former à comprendre et à répondre à la promotion pharmaceutique. Malheureusement cette formation est absente en France, en dehors de quelques initiatives locales. Des initiatives étrangères existent, notamment celle menée par l’association américaine des étudiants en médecine (AMSA).

Rassembler les acteurs en faveur d’une formation indépendante. L’objectif de la journée était de rassembler les acteurs de la formation initiale en France, pour mutualiser les expériences pédagogiques françaises et internationales, et les ressources en la matière ;  pour élaborer des outils et des stratégies afin que la formation à l’indépendance trouve toute sa place au sein de la formation initiale des futurs médecins.

Plus de 60 personnes de toute la France et de l’étranger. L’objectif est plus qu’atteint, avec une soixantaine d’invités de parcours et de formation divers : des étudiants dont des représentants syndicaux étudiants (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNI), la Troupe du Rire, des étudiants italiens du syndicat SISM, des syndicats de médecins (SNJMG, SMG), des enseignants et maîtres de stage universitaires de plusieurs facultés françaises, des médecins et pharmaciens, des chercheurs en sciences humaines et sociales (historiens, anthropologues, sociologues, etc.), des spécialistes en pédagogie médicale, une association de patients, une société savante (SFTG), des associations (Health Action International, Prescrire, Formindep), une attachée sénatoriale, etc.

Conclusion : travailler ensemble vers plus d’indépendance. Former à l’indépendance les futurs médecins est une nécessité sanitaire et éthique. Pour ce faire, il est indispensable de repenser la formation à l’esprit critique et à l’indépendance, dès le début des études de médecine. L’élaboration des enseignements à la faculté devrait impliquer des étudiants, des patients et des enseignants en sciences humaines et sociales. Une réflexion en profondeur devrait être menée sur les méthodes pédagogiques et sur l’organisation générale des études pour valoriser une prise en compte de cette problématique. Les médecins qui encadrent des étudiants sur les lieux de stage hospitaliers et ambulatoires devraient être conscients du rôle essentiel qu’ils jouent en tant que modèles. Plus généralement, la formation à l’indépendance doit s’inscrire dans une démarche globale de politiques publiques des facultés de médecine en faveur de l’indépendance, incluant notamment l’interdiction des firmes dans les facultés et sur les lieux de stage.


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29 mai 2016 : L’émission Etat de santé, sur la chaîne LCP, revient sur la journée sur l’indépendance des études médicales.