Le Ministère de la Santé et de la Prévention vient de publier la liste des médicaments dits essentiels. Elle fait partie de la nouvelle stratégie de prévention et de gestion des pénuries médicamenteuses.

Cette démarche est louable, mais compte tenu des enjeux économiques, nous devons rester vigilants face à une telle liste. Il nous semble indispensable qu’un tel travail soit fait en toute transparence. Cependant, nous estimons qu’à l’heure actuelle et avec les documents en notre disposition nous ne sommes pas en mesure de nous assurer que la liste soit basée sur des preuves scientifiques et exempte de conflits d’intérêt.

Une méthodologie indique les principales étapes, mais certaines questions restent en suspens :

  •  Chaque société savante a désigné un comité de pilotage et un groupe d’experts pour proposer des médicaments dans leur spécialité : quelles sociétés savantes ont répondu ? Quels sont les participants à ces groupes ?
  •  Y-a-t-il une déclaration publique d’intérêt rédigées et publiées pour chaque auteur ?
  • Les groupes d’experts et les comités de pilotage ont fait des commentaires et constitué différentes listes lors du processus : pouvons-nous y avoir accès ?

De plus, certains médicaments inscrits posent question. Par exemple, la fluindione, anticoagulant, y figure. Cependant l’ANSM avait restreint son usage en interdisant sa primo-prescription en 2018. Pourquoi une telle incohérence est-elle présente ?

Le Formindep va très prochainement interpeller le Ministre de la Santé afin d’obtenir les réponses à ces questions et le rendre vigilant sur ces points critiques pour les mises à jour prochaines de la liste.