La transparence et l’indépendance de l’information médicale sont une question d’hygiène, avons nous écrit dans un précédent éditorial. Comme le lavage des mains des médecins réduit le risque d’infections, l’information médicale débarrassée des influences commerciales réduit le risque iatrogène lié à des soins et des prescriptions qui ne reposent pas sur des bases scientifiques fiables. Les médecins généralistes de l’Ile de la Réunion, sous l’égide de leur URML (Union régionale des médecins libéraux) se sont engagés dans cette nouvelle prophylaxie. Leur campagne DDI, comme Dé-DésInformation, lancée en mai 2008, diffuse auprès du grand public et des professionnels de santé une information médicale nettoyée des influences commerciales, industrielles, corporatistes, etc., qui risquent d’en altérer le contenu.
Des conséquences graves et avérées
Les conséquences de ces influences sur l’information et les soins sont connues et graves. La littérature scientifique internationale abonde sur ce point et le Formindep s’en fait l’écho : -* Des patients reçoivent des soins inadaptés à leur état de santé, et en subissent alors les effets indésirables parfois graves pour rien. En diffusant une information indépendante auprès des patients, la campagne DDI des médecins généralistes de l’URML de la Réunion fait ainsi œuvre de salubrité publique. La campagne de dé-désinformation médicale des médecins généralistes de l’URML de la Réunion est une première et un honneur pour la profession médicale qui, à l’instar de la revue Prescrire vers les soignants, s’assume pleinement en prenant les moyens de diffuser une information indépendante vers le public et les patients. Contrer la désinformation médicale là où elle s’exerce, sur le terrain, dans le cadre de la relation de soins est essentiel. Nous espérons que d’autres structures de professionnels de santé, des URML d’autres régions par exemple, sauront suivre la voie ouverte par l’URML de la Réunion. Mais cela ne suffit pas. Un autre travail fondamental reste à faire. Lutter contre les mécanismes mêmes qui rendent possible cette désinformation. Cela passe par une connaissance approfondie de ces mécanismes, de leurs déterminants, de leurs enjeux. Cela passe par une formation des soignants, et des patients-citoyens pour identifier en amont les informations sous dépendances, les refuser, avant qu’elles ne fassent leurs dégâts sur le terrain de la santé. Nul doute que les auteurs de la campagne DDI ne manqueront pas d’aborder cette dimension fondamentale, à laquelle le Formindep pourra continuer à apporter son expertise. Une différence saisissante
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