Mercredi 18 mai 2011 au soir, durant l’émission “le Téléphone sonne” sur France Inter, le Professeur Jean-Luc HAROUSSEAU, président de la HAS, annonçait le retrait “spontané” de la recommandation professionnelle sur la maladie d’Alzheimer dont le Formindep avait demandé depuis décembre 2009 le retrait devant le Conseil d’État. L’intégralité de l’émission peut être écoutée là (document en format MP3, durée 35 minutes environ). Après l’interpellation du président du Formindep, également présent à cette émission, sur le décalage entre le discours de la HAS et la réalité, Jean-Luc HAROUSSEAU annonçait également le réexamen de l’ensemble des recommandations professionnelles de la HAS depuis 2005. Ces annonces sont confirmées par un communiqué de presse de la HAS. Après l’abrogation de la recommandation sur le diabète de type 2 par décision du Conseil d’État le 27 avril dernier, le Formindep obtient donc le retrait des deux recommandations dont il avait montré qu’elles avaient été élaborées en dépit de la législation et des règles internes de gestion des conflits d’intérêts de la HAS. Pour le Formindep, il s’agit de l’aboutissement positif de plus de deux années de travail et de démarches pour mettre en évidence et réduire le risque sanitaire que représentent les conflits d’intérêts dans le soin. Il se réjouit de ce succès important qui favorise la qualité de l’information médicale produite par la HAS, la confiance qu’on peut lui accorder, et les soins et décisions médicales qui en découlent. Le Formindep constate avec satisfaction, mais vigilance, que ces retraits s’accompagnent de mesures pour réexaminer l’ensemble des recommandations de la HAS depuis 2005. Le Formindep constate en effet que de nombreux autres travaux et publications de la HAS, y compris récents, sont susceptibles d’être remis en cause pour non respect des règles de gestion des conflits d’intérêts : déclaration d’intérêts d’experts non mises en ligne, non respect de l’article L4113-13 du Code de Santé Publique sur la transparence de l’information médicale, etc. Les conflits d’intérêts en médecine constituent maintenant un risque démontré d’information et de formation médicales biaisées, et de soins de moindre qualité, plus coûteux, plus dangereux. Les drames sanitaires précédents, le drame actuel du Mediator°, le maintien actuel de la pioglitazone (Actos° et Competact°) sur le marché, le confirment tristement. Loin de toute connotation moralisante, l’action du Formindep ne s’inscrit que dans cet objectif de prévention de ce risque sanitaire vis-à-vis des autorités sanitaires et de ceux auxquels elles s’adressent : professionnels de santé, usagers, etc. Il faut mettre en place une protection des soins aux usagers efficace et durable contre ce risque sanitaire. Alors que les publications internationales s’accumulent, que les décisions d’autorités sanitaires à l’étranger se multiplient pour révéler ce risque et en protéger les patients et les professionnels, les autorités sanitaires françaises n’en ont pas encore pris la mesure et, dans l’état actuel des choses, n’améliorent leur comportement que sous la pression et la vigilance citoyennes et professionnelles. Il faut mettre en place en France, pour les autorités, l’expertise, les professionnels, les usagers, les medias, etc., des moyens de formation à la gestion de ce risque devenu majeur. En attendant, le Formindep continuera d’exercer sa vigilance, avec d’autres, dans le seul intérêt des patients.
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