Interview du Dr L.A. DELARUE
Louis Adrien DELARUE, auteur courageux en juillet 2011 d'une thèse de médecine sur les influences industrielles dans l'élaboration de trois recommandations de pratique clinique et membre du conseil d'administration du Formindep, est maintenant installé dans [...]
La Haute autorité de santé, tartuffe de l’indépendance
Nous allions voir ce que nous allions voir ! Le scandale du Mediator devait sonner le glas d’une expertise médicale sous influence et provoquer une refonte totale du système décisionnaire en matière de politique de [...]
La “nouvelle” recommandation Alzheimer 2011…
Après avoir abrogé, sous la pression du Formindep, la recommandation de 2008 sur la maladie d'Alzheimer, la HAS publie en décembre 2011 une "nouvelle" recommandation, censée avoir été élaborée à l'abri des influences de l'industrie. Qu'en est-il vraiment ? Quel progrès pour la qualité de l'information et des soins dans cette recommandation ? Le Formindep analyse à la loupe et compare cette "nouvelle" recommandation à la précédente...
Le Mediator et après ?
François Autain, ancien médecin généraliste, sénateur honoraire, a présidé en 2011 la Mission d'information du Sénat sur le Mediator. Il a procédé dans le cadre de cette mission à 87 auditions, dont celle du Formindep. Le rapport final a été publié le 28 juin 2011. Le 30 novembre 2011 à Toulouse, François Autain était l'invité des 13èmes Rencontres de Pharmacologie sociale, organisées par le service de pharmacologie clinique du professeur Jean-Louis Montastruc. Dans sa conférence retranscrite ici intégralement, avec l'aimable autorisation du Pr. Montastruc, François Autain rappelle les faits mis en évidence dans le cadre de la mission qu'il a présidée : - l'incroyable soumission des autorités sanitaires et politiques aux intérêts des firmes, de Servier en particulier. - l'insoutenable indifférence des autorités devant les signaux envoyés par différents lanceurs d'alerte depuis 1977. - la gangrène de l'ensemble du système sanitaire par les conflits d'intérêts d'une expertise au mains de leaders d'opinions des firmes. La pensée et l'intérêt de l'industrie sont peu à peu devenues la référence pour les décisions. Malgré la scandaleuse intrusion de Servier, favorisée par sa rapporteure, lors de la rédaction finale du rapport de la Mission d'information, les propositions de ce rapport étaient, de toutes celles formulées dans les nombreux autres rapports, parmi les plus incisives et radicales pour opérer de réels changements afin d'éviter le renouvellement d'un tel drame. Est ce pour cette raison que le ministre Xavier Bertrand a présenté ses propositions sans attendre la publication de ce rapport ? Comme on devait hélas s'y attendre, les propositions du rapport ont été globalement rejetées dans la loi votée fin décembre par l'assemblée nationale. Parmi elles, celle soutenue par le Formindep, de la création d'une expertise indépendante publique, européenne.[ Voir la tribune du Monde du 8 décembre 2011 : [Pas de véritable "après Mediator" sans une expertise sanitaire indépendante.]]. Merci à François Autain pour l'extraordinaire qualité de son travail et de son engagement au service de la santé publique et de son indépendance. Le Formindep s'honore de le compter parmi ses membres. Les notes et références dans le texte sont de la rédaction du Formindep.
L’expertise indépendante durable : le défi à relever
Les dernières années ont été marquées par la prise de conscience de l’impact que les conflits d’intérêts ont sur les décisions de santé. Comme le rappelle le Formindep, ils constituent un facteur de risque sanitaire [...]
La HAS est condamnée à verser 1500 euros au Formindep.
Le 7 décembre 2009, le Formindep déposait un recours devant le Conseil d’Etat pour demander l’abrogation des recommandations de la HAS sur le diabète et sur la maladie d’Alzheimer. Le Formindep estimait que ces recommandations [...]
Le circuit du médicament en France
La mise sur le marché de médicaments au rapport bénéfices risques défavorable ou simplement sans intérêt à un prix élevé et remboursés par l’assurance maladie n’est possible que par la défaillance des agences régulant le marché du médicament. Voici un panorama du rôle des différents acteurs.
L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé)
Il s’agit d’un établissement public financé par l’état. C’est l’agence qui délivre l’AMM (autorisation de mise sur le marché) sur la base d’un dossier remis par les laboratoires pharmaceutiques. Le dossier peut alternativement être déposé auprès de l’EMA (agence européenne du médicament) qui l’évalue et c’est alors la commission européenne qui délivre une AMM européenne. Les experts de l’ANSM doivent fournir une DPI (déclaration publique d’intérêts) mais peuvent avoir des liens d’intérêts qui biaisent leur jugement. Ainsi Daniel Vittecoq, ancien président de la commission d’AMM et toujours membre de plusieurs groupes de travail, a déclaré que « Quelqu’un qui ne déclare aucune relation avec l’industrie, aucun conflit d’intérêts, je doute fort que ce soit quelqu’un qui connaisse l’évaluation des médicaments. » 1)(Documentaire « Les médicamenteurs » de Stéphane Horel et Brigitte Rossigneux (2009).
La HAS (Haute autorité de santé)
Il s’agit d’une autorité publique indépendante financée par des subventions de l’état, de l’agence centrale des organismes de sécurité sociale et par la caisse primaire d’assurance maladie. En son sein, la Commission de Transparence donne un avis sur le SMR (service médical rendu) des médicaments qui va déterminer son inscription sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux et sur la liste des médicaments agréés à l’usage des collectivités. Elle évalue également l’ASMR (amélioration du service médical rendu) qui positionne le médicament par rapport à la pharmacopée existante. (cf 10 ans d’évaluation d’ASMR)
En 2011, le Conseil d’Etat a abrogé les recommandations de l’HAS sur les traitements médicamenteux dans le diabète de type II, suite à un recours du Formindep déposé pour non-respect de ses propres règles de gestion des conflits d’intérêts de ses experts. Depuis lors, l’HAS s’efforce de recruter des experts indemnes de conflits d’intérêts.
L’ UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie)
Elle fixe le taux de remboursement en fonction du SMR après un arrêté ministériel décrétant l’ouverture au remboursement.
Le CEPS (Comité Economique des Produits de Santé)
Il s’agit d’un organisme interministériel placé sous l’autorité conjointe des ministres chargés de la santé, de la sécurité sociale et de l’économie.
Il fixe les prix des médicaments dans le cadre de négociations avec les firmes. Son fonctionnement et les critères justifiant ses décisions sont opaques et aboutissent à des prix exhorbitants déconnectés de l’intérêt des médicaments comme le souligne la Cour des Comptes dans son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale de septembre 2011.
Fiche de lecture du film documentaire “Les médicamenteurs”
Le plan de narration de ce documentaire est remarquable pour sa qualité pédagogique. Pour bien comprendre le circuit et la vie du médicament, ainsi que les failles du système, nous ne pouvons que vous conseiller de le visionner (cf un article paru lors de sa sortie).
Sa date de diffusion est légèrement antérieure au scandale du Médiator. Les mises à jour dans le propos concernent surtout le changement de nom de l’AFSSAPS qui est devenue l’ANSM et les réformes incomplètement menées à bout de la Loi Bertrand (indépendance des experts dans les agences sanitaires, déclaration des liens d’intérêts des professionnels).
Durée : 52 minAnnée : 2008Réalisateur : Stéphane Horel / Annick Redolfi / Brigitte RossigneuxChaîne : France 5 .
Le médicament : enfin un domaine où personne ne détrônera la France. Les Français sont-ils vraiment plus malades que le reste de l’humanité ? Ou bien y a-t-il d’autres explications à cette boulimie ? En mêlant interviews de fond et séquences d’animation en pâte à modeler, ce documentaire embarque les téléspectateurs dans le parcours du médicament au sein du système de santé français. Matérialisée par le décor d’une ville médicament, Pharmacity, cette promenade guidée ne néglige aucune étape. Des essais cliniques à la mise sur le marché, de l’évaluation thérapeutique à la fixation du prix, du matraquage marketing aux effets secondaires subis en bout de chaîne par les patients, les pouvoirs publics et l’industrie pharmaceutique y sont questionnés sans détours sur leurs responsabilités.
Fiche de lecture
Générique, présentation générale du circuit du médicament
Le scandale Vioxx (à 1min40)
Les Essais Cliniques (à 3min25)
Le président du Formindep, P. Foucras, fait la visite d’un congrès de Médecine Générale sponsorisé (à 8min19)
Autorisation de Mise sur le Marché
AFSSAPS (ANSM depuis 2012), expertise sous influence (à 9min47)
Evaluation médicale
HAS, progrès thérapeutique ASMR : une panne de l’innovation (à 17min40)
Exemple du Plavix, blockbuster (à 20min)
Soutien des politiques à l’industrie (à 22min27)
Prix des médicaments
fixés par le CEPS (à 24min44)
Les brevets : exemple du Mopral/Inexium (à 27min54)
Marketing et visite médicale (à 31min12)
UNCAM Assurance maladie (à 35min45)
Déclaration Publique des liens d’Intérêts DPI (à 36min56)
Effets secondaires
exemple du Champix (à 40min16)
Le plan de gestion des risques, exemple de l’Accomplia (à 44min28)
Le disease mongering (à 49min39)
Et ses sous-catégories : (mots-clefs)
References
↑1 | (Documentaire « Les médicamenteurs » de Stéphane Horel et Brigitte Rossigneux (2009). |
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