–POISSON D’AVRIL –
Suite à la récente demande du Formindep de retirer deux recommandations professionnelles pour mauvaise gestion des conflits d’intérêts des experts, le président de la Haute autorité de santé (HAS) répond positivement au Formindep, au delà même de ses attentes ! Une nouvelle question se pose maintenant : la HAS ne va-t-elle pas trop loin ?
. Il y a deux semaines le Formindep publiait un article qui a fait du bruit dans le milieu médical français. Il démontrait que, pour au moins deux recommandations professionnelles d’importance, celle sur la maladie d’Alzheimer et celle sur le diabète de type 2, la HAS n’avait pas respecté les procédures et la législation sur la gestion des conflits d’intérêts des experts. C’est la fiabilité même du contenu de ces recommandations qui est ainsi mise en cause, et le Formindep en demandait le retrait en attendant que soit mise en œuvre une politique réelle et sincère de gestion des conflits d’intérêts. Dans sa réponse au Formindep reçue ce premier avril, le président de la HAS, le professeur Laurent DEGOS, reconnaît « la faille importante de la HAS » dans la gestion des conflits d’intérêts de ces recommandations et « les conséquences graves » pour la crédibilité de ces textes potentiellement opposables aux soignants. Il présente « ses excuses et ses regrets » au nom de la HAS auprès des professionnels de santé et des usagers de santé pour cette « faute majeure » dans la qualité de l’information médicale. Il retire immédiatement les recommandations incriminées par le Formindep, s’engage à réexaminer l’ensemble des conflits d’intérêts des experts de toutes les recommandations émises par la HAS depuis sa création en 2004 et à « retirer immédiatement » les recommandations pour lesquelles les procédures n’auraient pas été respectées. Il s’engage à mettre en place des procédures effectives et rigoureuses de gestions des liens d’intérêts des experts. Il promet surtout de « créer au sein de la HAS une expertise interne », en recrutant à plein temps des experts sans liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. A cette fin, il a d’ores et déjà pris rendez-vous avec la ministre de la santé pour exiger dans les meilleurs délais de multiplier par dix le budget de la HAS. Pour obtenir satisfaction, il se déclare prêt à utiliser tous les moyens, jusqu’à envisager « une grève de la faim illimitée des membres du collège de la HAS devant le ministère de la santé ».
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