Les malades pourraient donc รชtre coupables: mais de quoi au juste? Avec tout ce qu'on fait pour eux depuis que la sรฉcuritรฉ sociale existe! Avec toutes ces commissions, ces ministรจres et ces instituts qui veillent ou qui prรฉviennent, avec ces associations et ces administrations qui รฉduquent et conseillent pour donner de la santรฉ et de l'รฉquitรฉ, avec toutes ces aides complรฉmentaires ou universelles ร l'accรจs aux soins! Manquerait plus que รงa, tiens, qu'on les y prenne ร frauder, paresser ou dรฉpenser ร tout-va! Bon, reconnaissons qu'il y a quand mรชme beaucoup d'abus, non? Ou que les gens y mettent de la mauvais foi ร รชtre bien malades? On a beau leur expliquer en long, en large et en travers comment travailler, comment manger ou mรชme comment รชtre heureux, il y en a toujours pour croire, vous allez rire, que la maladie, c'est une fatalitรฉ! Mรชme qu'ils penseraient qu'on aurait des obligations de rรฉsultats chaque fois qu'on les soigne! Qu'ils s'en plaignent en plus? Tiens, si j'osais, je leur balancerais bien, moi, ร la Gabin, en plein dans leur conscience รฉclairรฉe, un ยซย salauds de maladesย ยป! Mais je me rends compte qu'il existe dรฉjร sur Google 55 300 occurrences pour cette exclamation contre 81 200 pour l'expression originale de Marcel AYMร. Le livre dont je vous parle ici tombe ร point.