Le collectif Formindep, pour une formation médicale indépendante au service des seuls professionnels de santé et des patients, prend acte de l’arrêt de commercialisation du rofecoxib (alias Vioxx®) décidé par le fabricant devant l’augmentation des risques judiciaires et la mise en danger de la santé de l’entreprise.
Le Formindep s’élève contre la campagne de désinformation visant à expliquer « qu’on ne pouvait pas savoir avant » et cherchant à promouvoir en remplacement un médicament de même action pharmacologique dont les effets indésirables à long terme ne sont pas mieux connus.
Ceux parmi les professionnels de santé qui s’informent à partir des (trop) rares publications indépendantes en France s’abstenaient déjà de prescrire cette molécule dont il apparaissait clairement dès sa mise sur le marché que le rapport bénéfice-risque n’était pas supérieur à celui de molécules existantes et pour laquelle les risques cardiaques étaient déjà suspectés. (1)
Le Formindep appelle les professionnels de santé, prescripteurs et dispensateurs, à se former de façon responsable et dans l’intérêt de leurs patients, en choisissant des media de formation fiables et indépendants de tiers ayant des intérêts autres que ceux des patients (en particulier les firmes pharmaceutiques).
Le Formindep appelle les patients à s’enquérir auprès de leur médecin de ses moyens d’information et de formation médicale continue. Il appelle les patients à exiger que, dans leur propre intérêt, celui-ci s’informe à partir de sources indépendantes (en particulier des firmes pharmaceutiques), fiables et transparentes.
Alors qu’en France la plus grande partie de la formation médicale est laissée aux mains des firmes pharmaceutiques avec la bénédiction des autorités de tutelle, le Formindep appelle les responsables de la formation professionnelle à faciliter l’accès des médecins à des formations fiables et de qualité, en incluant les notions d’indépendance et de transparence de l’information parmi les critères d’accréditation de la formation médicale continue.
Ainsi à l’avenir le retrait du marché de telles molécules sera effectivement ce qu’il devrait être normalement pour les professionnels de santé comme pour les patients : un non-événement.
(1) Prescrire Rédaction « rofecoxib, un antalgique AINS décevant » Rev Prescrire 2000 ; 20 (208) : 483-488
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