Suite au premier classement des facultés selon leur indépendance, le Formindep a publié un nouveau classement en 2018, disponible sur le site facs2018.formindep.fr
Voici quelques remarques et précisions concernant l’argumentaire de ce nouveau classement.
1) Un classement réorienté par rapport à la première édition
> Suite à la réactivité de la conférence des doyens de médecine et d’odontologie qui ont publié une charte éthique et déontologique (novembre 2017) saluée par le Formindep et différentes organisations étudiantes suite au 1er classement publié quelques mois plus tôt (janvier 2017)
> Le classement 2018 mesure du coup la mise en place de la charte, et non plus la politique de gestion des conflits d’intérêts, vu que la charte en fait office et que celle-ci est solide sur le papier.
> Ce nouveau classement a pu être réalisé grâce aux informations récoltées sur le terrain par plusieurs organisations étudiantes (ANEMF, ISNAR-IMG, SRP-IMG : ce dernier est le syndicat représentatif des internes de MG d’ile de France). Un grand merci à elle et à leur implication.
2) Principaux résultats : Des avancées notoires depuis 2016, mais des applications encore mitigées
> On peut se réjouir que la majorité des facs ont voté la charte éthique (au moins 28 sur 37 car 5 facultés sont restées sans résultat)
> Le chemin reste cependant encore long pour que les changements prévus par la charte soient réalisés : 1 fac obtient plus que la moyenne (Tours 11 sur 20 (20 points sur 36, ramenés à une note sur 20), 7 facs ont entre 6 et 8 sur 20 (10 et 15 sur 36), et les autres moins.
> Qu’est-ce qui explique des résultats aussi bas ?
- Absence de mesure totale ou quasi pour 7 critères (Diffusion de la charte, DPI des enseignants, DPI des instances de gouvernance, transparence des financements, signature de la charte par le personnel, promotion de la charte dans les autres lieux de formation, rédaction d’une politique de sanction en cas de manquement, enseignements pour le 3e cycle hors médecine générale)
- La commission de déontologie censée faire mettre en œuvre la charte créée seulement dans une faculté sur 3
- Le poste de référent à l’intégrité scientifique créé seulement dans une faculté sur 4
> Quelques domaines en évolution positive, même mitigée
- Plus d’enseignements en 1er, 2nd et 3e cycle de médecine générale qu’en 2016, même si leur résultat reste faible en dessous de la moyenne pour chacun des cycles
- La dénomination commune internationale (DCI) est assez bien utilisée (une fac sur 3 obtient la note maximale)
3) Une vigilance qui s’impose
- 4 facs ont refusé la charte (Marseille, Montpellier, Paris Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, Poitiers)
- Les organisations étudiantes ont fait remonter que dans différents conseils de faculté, le vote de la charte était réalisé dans un but de gain d’image, et non de changement de pratiques et de mentalités par rapport à un sujet qui concerne le cœur des missions de la faculté. De même, la commission de déontologie a parfois été créée mais sans siéger une seule fois.
- Certains industriels siègent toujours au conseil de faculté de certaines facultés (Lyon Sud, Toulouse Purpan), alors que ces éléments avaient déjà été rapportés en 2016, ce qui est frontalement opposé à l’esprit de la charte
Concernant le refus de la conférence des doyens (CDD) de nous communiquer des informations
Nous regrettons que la CDD ne nous ait pas transmis leurs information afin d’avoir les résultats les plus complets possibles. La CDD nous a fait savoir qu’elle souhaitait communiquer elle-même ses résultats en temps voulu. Nous défendons qu’il est préférable que cela soit une organisation tierce indépendante, pouvant croiser les informations des doyens, des organisations étudiantes et des enseignants qui nous communiquent leurs activités, que la formation des futures soignants pourra s’améliorer au mieux et le plus rapidement dans ce domaine au cœur du métier des médecins.
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