Hippocrate: «… l’expérience est trompeuse…» Comte de Lautréamont: « Le doute est un hommage rendu à l'espoir. » Le choix du FORMINDEP d’organiser un exposé-débat sur les conflits d’intérêts et le surdiagnostic du cancer du sein serait-il inconscient ? Il rappelle l’incongruité de l’initiative des premiers singes mâles vacillant sur leurs pattes de derrière pour avancer debout. Pensez un instant aux conflits d’intérêts insinués par leurs détracteurs se moquant de cette nouvelle posture stigmatisant leurs penchants exhibitionnistes et renvoyant paradoxalement leurs femelles dressées dans l'éternelle honte de leur sexualité... Cet après-midi, vu l’assistance réduite des observateurs, je puis vous rassurer : nous n’avons pas à craindre ces quolibets de mauvais aloi. Une existence respectable requiert l’appréhension de la réalité, l’expression de choix conscients et la mise en œuvre des moyens nécessaires à leur réalisation. Les conflits d’intérêts troublent cette démarche. Habituellement, nous les envisageons au niveau de l’ambiguïté de la motivation des choix : répondent-ils à l’exigence d’une recherche éthique pour refuser ce qui est nuisible ou résultent-ils de pressions autoritaires, voire de manipulations ? Le FORMINDEP a mis en évidence les conséquences indésirables d’influences souvent larvées de soignants et d’experts au service d’intérêts différents de la santé des soignés. Son objectif est de promouvoir l’indépendance de tous ceux qui élaborent et diffusent méthodes de recherche, connaissances en santé et pratiques de soin. Le surdiagnostic est un diagnostic posé à tort ou un diagnostic correct mais sans utilité pour le patient. Dans le premier cas, la personne diagnostiquée n’est pas atteinte de la maladie. Dans le second, si elle n’avait pas été diagnostiquée, la maladie n’aurait pas eu de conséquence jusqu’au décès dû à une autre cause. La société attend du soignant un diagnostic sûr plutôt qu’un surdiagnostic. Alors quel intérêt y a-t-il à fabriquer des surdiagnostics ?