Une recherche médicale trop souvent dévoyée
A quoi sert la recherche médicale ? La réponse semble pourtant évidente. Des chercheurs y consacrent leur temps et leur intelligence, des financeurs leur argent, des cobayes humains, malades ou bien portants, acceptent d’y participer, des journaux scientifiques en publient les résultats et des soignants les lisent pour leur formation. Pourquoi dépenser cette énergie considérable en moyens matériels et humains, si ce n’est pour une seule bonne raison : améliorer la santé et la condition humaines, être moins malade, souffrir moins, vivre mieux et plus longtemps, etc. Les malades et leurs familles accepteraient-ils de participer à cette recherche si elle poursuivait d’autres objectifs ? Malheureusement, de plus en plus, des études scientifiques sont conduites non plus en vue d’améliorer la santé, mais seulement pour servir le marketing des firmes pharmaceutiques et accroître les ventes de médicaments. En particulier ceux dont l’avenir est menacé du fait d’une efficacité incertaine ou d’effets indésirables inacceptables en regard des bénéfices attendus. Mais les ventes doivent progresser, les profits augmenter et le retour sur investissement doit être assuré. Ainsi des chercheurs sont mobilisés et des malades utilisés non plus pour augmenter le savoir scientifique, mais les parts de marché des firmes et les dividendes de leurs actionnaires.
Les essais Periscope et Stradivarius
Les essais cliniques Periscope et Stradivarius sont deux illustrations récentes de ce dévoiement de la recherche. Ces noms ridicules n’ont aucune signification scientifique et ne se rapportent ni aux conditions sous-marines de réalisation de la première étude, ni à la virtuosité des auteurs de la seconde. Ils ne sont que des acronymes choisis pour favoriser leur mémorisation par les médecins auxquels les représentants de commerce des firmes vont tenter de vendre les médicaments concernés. Soignants influencés et patients abusés : jusqu’à quand ?
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