Le 16 mars dernier, le Formindep interpelait par courrier la HAS (Haute autorité de santé) à propos de deux recommandations professionnelles importantes : celles sur la maladie d’Alzheimer de mars 2008 et sur le diabète de type de 2 de novembre 2006. La mauvaise gestion des nombreux conflits d’intérêts des experts ayant élaboré ces recommandations professionnelles, les rendaient à nos yeux « peu recommandables », recoupant en cela le constat sur le fond d’une revue indépendante comme la revue Prescrire, qui recommande de ne pas appliquer ces recommandations.

[[ – Maladie d’Alzheimer et autres démences : un guide HAS biaisé, des affirmations hasardeuses. Rev Prescrire 2009 ; 29 (304) :150. – Traitement médicamenteux du diabète de type 2 : l’Afssaps et la HAS font la part belle aux médicaments en vogue, sans tenir compte des réalités cliniques. Rev Prescrire 2007 ; 27 (283) :389.]] Par exemple, comment ne pas faire un lien entre le fait que, selon Prescrire, la recommandation sur la maladie d’Alzheimer propose un « usage extensif » des médicaments anti-Alzheimer à l’efficacité largement contestée internationalement, et que la majorité des membres du groupe de travail a des liens d’intérêts parfois majeurs avec l’ensemble des firmes commercialisant ces médicaments ? Devant ce constat, qui jette le doute sur la qualité des recommandations de la HAS, et pour lequel de nombreux médecins ont déjà exprimé leur désarroi (voir par exemple ), la réponse du président de la HAS au Formindep et les quelques modifications apportées sur le site de la HAS suite au courrier du Formindep restent insuffisantes et ne peuvent rassurer patients et soignants. Comment est-il possible que la HAS n’ait pu découvrir en France un spécialiste exempt de liens d’intérêts avec la totalité des firmes commercialisant ces médicaments ? C’est ce que demande, entre autres, le Formindep dans sa réponse à la HAS du 6 avril, qui maintient sa demande de retrait des recommandations en cause, et informe de sa détermination à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour obtenir satisfaction. «En tant que professionnels et usagers du système de santé, nous attendons de la HAS qu’elle respecte et renforce les procédures de transparence et d’indépendance dont nous avons besoin pour nous appuyer en toute confiance sur ses recommandations, pour des soins de qualité. Comme vous, monsieur le Président, nous pensons que « la légitimité et le crédit des travaux de la HAS (…) dépendent pour une large part » de ces procédures. Nous avons conscience des difficultés qui se dressent pour les réaliser et, conscients des enjeux, souhaitons contribuer positivement et activement par une démarche critique et exigeante.», concluons-nous. A suivre…