Le dépistage organisé permet-il réellement d’alléger le traitement chirurgical des cancers du sein ?

 

ETUDE SUR LES MASTECTOMIES EN FRANCE

 

Le collectif Cancer Rose a réalisé une étude afin de vérifier l’affirmation des défenseurs du dépistage systématique selon laquelle, depuis le dépistage, on assisterait à un allègement des pratiques chirurgicales. Ce postulat n’ayant pas été vérifié en France, nous nous sommes basés sur le PMSI (programme de médicalisation des systèmes d’informations) qui enregistre de façon exhaustive les séjours hospitaliers. Les résultats de notre étude montrent que l’allègement des prises en charges chirurgicales n’a pas eu lieu.

 

QUE DIT L’ETUDE ?

 

Au cours de ces quatre dernières années, on a réalisé en moyenne 19.966 mastectomies totales par an, contre 18.351 annuelles au cours des quatre années ayant précédé la généralisation du dépistage organisé (2000-2003), soit une hausse de 8,8%.

Certes, dans le même temps, le nombre de cancers du sein diagnostiqués chaque année a augmenté. Mais, même rapporté à ce chiffre, le compte n’y est pas.

En 2012, on effectue toujours 4 mastectomies totales pour 10 nouveaux cancers, comme en l’an 2000. Et on effectue 15 mastectomies partielles pour 10 nouveaux cancers contre moins de 13 en l’an 2000.

Autrement dit, le nombre de mastectomies partielles augmente plus rapidement que l’incidence des cancers invasifs. Et le nombre des mastectomies totales croît parallèlement au nombre des cancers du sein invasifs.

Dans ces conditions, il faut parler d’alourdissement thérapeutique, et non d’allègement, et il convient d’informer les femmes de ces données dans les documents d’information qui leur sont distribués.

 

Évolution du nombre annuel de mastectomies totales pour cancer du sein.

 

Évolution du nombre de mastectomies, totales ou partielles, pour cancer du sein.