Le 6 octobre 2011 le professeur David Khayat, cancérologue, ancien président de l’INCa, était interviewé sur France Info sur l’intérêt du dépistage du cancer du sein par mammographie. Il a énoncé lors de cet interview un certain nombre d’affirmations défendant fermement l’intérêt de ce dépistage.

Intéressés par ce propos, les médecins signataires du présent courrier demandent au Professeur KHAYAT de leur communiquer les données scientifiques fiables sur lesquelles il s’appuie.

Tout médecin soucieux de fonder les soins aux patients sur des données fiables, peut s’associer à cette demande en signant cette lettre (voir ci-dessous).

Le 9 octobre 2011

À Monsieur le Professeur David KHAYAT
Service d’oncologie médicale
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
47-83 boulevard de l’Hôpital
75651 Paris Cedex 13

Monsieur le Professeur,

Nous avons écouté vos propos sur France Info le 6 octobre dernier sur le dépistage du cancer du sein par la mammographie en réponse à la polémique actuelle. Ils ont retenu toute notre attention, en tant que professionnels de santé préoccupés de fournir à nos patients une information loyale, fiable, équilibrée, fondée sur des données tangibles, validées scientifiquement avec le meilleur niveau de preuve, pour leur permettre un choix éclairé au mieux de l’intérêt de leur santé.

En tant qu’expert reconnu de cette question, enseignant universitaire, ancien directeur de l’INCa, vous avez énoncé dans cet interview un certain nombre d’affirmations qui nous semblent en contradiction avec les données actuellement en notre possession.

Parmi lesquelles :

  • «Toutes les études dans le monde entier (il y en a des dizaines) montrent les bénéfices des mammographies en réduisant de 30 % la mortalité par cancer du sein.»
  • «Grâce au dépistage par mammographie on pourrait sauver 3000 vies par an.»
  • «Il n’y a aucun danger particulier d’exposition aux rayons délivrés par les mammographies.»
  • «Le risque de surdiagnostic ne concerne que 5 % ou au plus 10 % des cancers, bien au contraire grâce à ce système de dépistage 95 % des femmes vont sauver leur vie.»
  • «Il n’existe pas de surtraitement.»
  • «Les traitements sont toujours parfaitement adaptés.»

Toutes ces informations sont importantes. Nous vous serions donc reconnaissants de bien vouloir nous faire parvenir dans les meilleurs délais toutes les études, documents, publications et références sur lesquelles vous appuyez ces affirmations.

Dès réception de ces documents, que nous ne manquerons pas de publier, nous en analyserons la pertinence et la fiabilité pour savoir comment orienter ou modifier les informations que nous délivrons à nos patientes, pour leur permettre un choix éclairé.

Par ailleurs, nous vous demandons également de bien vouloir nous communiquer les liens d’intérêts que vous entretiendriez avec des entreprises produisant ou commercialisant des produits de santé, ceux-ci n’ayant pas été présentés au cours de l’émission de France Info.

Nous vous remercions de l’accueil favorable que vous ne manquerez pas d’accorder à cette légitime et confraternelle demande.

Premiers signataires :

Philippe FOUCRAS, médecin généraliste, président du Formindep

Philippe MASQUELIER, médecin généraliste, vice-président du Formindep

Philippe NICOT, médecin généraliste, membre du Formindep

Bernard JUNOD, médecin de santé publique, membre du Formindep

Thierry GOURGUES, médecin généraliste, secrétaire du Formindep

Les documents et références demandés doivent être adressés à :

Médecins signataires de la lettre au Professeur David KHAYAT
Formindep
188, rue Daubenton
59100 Roubaix
France


Post Scriptum :

Suite à cette lettre ouverte, la réponse du professeur David KHAYAT peut être lue ici.