En novembre 2011, la revue The Lancet publiait un article sur l’efficacité du dépistage sur la mortalité du cancer du sein signé par 41 auteurs qui déclaraient unanimement leur absence de lien d’intérêts, alors que tous en ont avec des organismes promouvant d’une façon ou d’une autre le dépistage mammographique. A travers ce manquement grave, The Lancet révèle les limites de son application des règles rigoureuses qu’il prétend imposer pour maintenir la qualité de ses publications.

Une lettre à l’éditeur du 7 janvier 2012 cosignée entre autres par des membres du Formindep 1)Catherine Riva, Jérôme Biollaz, Philippe Foucras, Bernard Junod, Philippe Nicot, Jean-Pierre Spinosa montre que les auteurs ont “omis” de révéler leurs liens d’intérêts, parmi lesquels László Tabár, ardent promoteur de la mammographie, qui omet systématiquement des liens d’intérêts majeurs à chacune de ses publications: activités lucratives pour des industries de l’imagerie médicale, détention de brevets, pdg d’une société de formation à la lecture de la mammographie, etc…

De quoi remettre sérieusement en question la crédibilité des publications qui auraient échappées à la vigilance d’une revue de prestige internationale qui se doit d’appliquer les règles strictes du Comité international des éditeurs de revues médicales, l’ICMJE2)http://www.icmje.org/french.pdf.

«Qu’on le veuille ou non, ce qui n’est pas transparent est considéré comme biaisé, incompétent ou corrompu, jusqu’à preuve du contraire», rappelions-nous avec ces mots de R. SMITH dans un de nos tous premiers articles, Le Formindep, c’est du sérieux. Que dire maintenant si la transparence de l’information d’une revue sérieuse n’est plus contrôlée?

  • Voir la lettre à l’éditeur ici
  • Voir le communiqué de presse des auteurs de la lettre en français et en anglais